vendredi 22 juin 2018

Etre femme et choisir

           Féminine de mère en fille et féministe convaincue depuis quelques années, je suis parvenue à m'émanciper des prénotions ancrées dans mes mœurs, tenaces et irréfutables. Et parlons-en de cet adjectif «féminine» que j'ai osé utiliser pour amorcer cet article. Que signifie t-il réellement? Existe t-il une attitude que l'on pourrait qualifier propre à la femme et qui ne pourrait pas se retrouver dans l'humain à phallus? 


            Elevée avec l'admiration pour les bijoux, le maquillage et les jolies robes de ma génitrice, j'ai toujours côtoyé l'imaginaire de suivre le modèle de femme gracieuse: docile et apprêtée, calme et polie. Puis j'ai rencontré la garçonne au détour des pages de Très chère Sadie écrit par Sophie Kinsella. Le coup de foudre fut immédiat. Comme une évidence, tout m'inspirait chez elle: sa façon de se mouvoir, de s'habiller, de se coiffer et d'être, libérée d'un poids qui pesait lourd sur la femme depuis trop longtemps. La femme est alors devenue mon sujet de prédilection. Malgré le fait que je concevais la femme comme l'égale de l'homme, je n'avais jamais remis en cause les inégalités et les jugements de valeurs dont elle était victime. Non loin de les accepter, j'étais profondément fataliste et je les trouvais irrémédiables. Néanmoins, il arrive un moment où je n'ai plus été d'accord, où j'ai peut-être muri et j'ai décidé de ne plus concevoir cet héritage de l'histoire de la femme comme indétrônable. Ainsi, j'ai commencé à me poser des questions sur l'impact que l'on pouvait avoir sur ce phénomène avec lequel on naissait et avec lequel on vivait. De la sorte, c'est dans cet esprit-là que j'ai commencé à me documenter sur le genre, en affirmant que la femme n'est pas un objet, la femme ne doit pas tendre vers des caractéristiques jugées propres à son sexe, la femme ne mérite pas «moins». La femme est libre.

            Il était important pour moi de comprendre d'où venait ces incohérences perpétrées sur ce genre humain et pourquoi, au XXIe siècle, je pouvais à la fois voter, décider de ma vie, m'exprimer librement, contrôler mon corps et ressentir tous les jours la domination masculine que Bourdieu analyse. Entre le droit de vote, le droit à la contraception et à l'avortement, le droit au travail ainsi qu'à celui de divorcer, la femme, bien qu'intégrée dans des lois souvent redondantes, n'a pas toujours vécu ces progrès-là dans la réalité. Or, c'est cela que l'on observe aujourd'hui encore avec les lois sur la parité en politique tout comme celles sur les égalités au travail. Après les lois du 6 juin 2000 et celle du 23 mars 2006, les femmes sont toujours sous-représentées dans les hautes fonctions et notamment dans la politique (147 femmes sont députées sur 577) et l'écart de salaires est toujours considérable. Nous avons observé que ce fameux «plafond de verre» était un obstacle entretenu par les mœurs que la législation ne permettait pas de régulariser. Comment donner aux jeunes filles l'envie d'entrer dans la politique si l'image de la femme dans ce secteur n'est qu'un cas isolé ? S'il semble fondamental de tenter d'évoluer grâce à la législation, la promotion de la notion d'égalité paraît décisive dans l'éducation et la formation des individus. Prendre en compte l'éducation dans la construction des valeurs et normes intégrées par les futurs citoyens pourrait aider à mieux comprendre certains comportements.

            «On ne naît pas femme, on le devient» disait Simone de Beauvoir dans son essai titré Le deuxième sexe. Dans sa vision existentialiste, l'autrice démontre bien la puissance de la sociologie dans la construction identitaire. Les modèles traditionnels subsistent et affaiblissent l'impact des mutations. Les personnes sont contraintes à vivre avec des stéréotypes qui rendent l'émancipation difficile. Il n'est pas rare de voir une représentante de la gente féminine dans une position inférieure comme on l'a vu dans la peinture, la littérature mais aussi dans les médias. La tendance du porno-chic, provenant des Etats Unis des années 70, s'est emparée des publicités de luxe (Calvin Klein, Gucci) pour perpétuer l'image de la femme asservie, objet de toutes les pulsions. Dès lors, comment contredire les idées du XIXe siècle de Proudhon? Pornocratie ou la femme dans les temps modernes publié en 1875 souligne qu'une femme ne peut pas faire d'enfant quand son esprit et son cœur se préoccupent des choses de la politique, de la société... A l'heure actuelle, sa représentation demeure reliée à un corps sous la domination masculine et destiné aux travaux domestiques ni reconnus et ni rémunérés. Dans Mythologies publié en 1957, Roland Barthes énonce à travers l'exemple du catalogue de jouets que les coutumes sociétales prédisposent l'enfant à devenir un adulte. Il dénonce en même temps la ségrégation sexiste, les pages roses destinées aux petites filles s'occupant de dînette et poupons et les pages bleus pour les petits garçons bricoleurs et aventuriers. Roland Barthes évoque avant l'heure la théorie du genre apparue dans les années 70 et introduite en sociologie par Ann Oakley consistant à donner à un sexe des caractéristiques non biologiques que l'autre sexe n'a pas. L'humain présentant un taux d'oestrogènes élevé devrait se résoudre à être instinctivement maternel, dévoué à sa famille et plus apte aux tâches ménagères. Or cette idéologie commune tend à s'instituer dans nos pratiques comme une notion innée et naturelle alors qu'elle a été construite sociologiquement. 

            D'autre part, j'ai été tristement étonné d'apprendre les origines du féminisme. «Etat d'un homme qui présente des traits psychologiques attribués à la femme à la suite d'un arrêt du développement» était la définition que l'on pouvait trouver dans des encyclopédies dès le XIXe siècle. Le féminisme n'était déjà pas un comportement accepté par la société et la garçonne des années folles n'était rien d'autre qu'une monstruosité scientifique renvoyée au même rang que Clémentine Delait et ces femmes à barbe que l'on venait voir dans les foires. Accolée à cette définition des moins élogieuse, la revendication des droits de la femme s'est faite connaître, par exemple, à travers les suffragettes britanniques. En regardant Les Suffragettes de Sarah Gavron, j'ai été marquée par la détermination des activistes qui étaient prêtes à perdre leur famille, faire la grève de la faim pour faire entendre leur voix afin d'acquérir le droit de vote en Angleterre. Elles n'étaient pas ces femmes qui demandaient le droit de vote autour d'une cup of tea comme Mary Poppins les a dépeints. J'ai trouvé cela très motivant de voir que les changements pouvaient surpasser la profondeur des inégalités. C'est ce que déclare la réalisatrice concernant le message de son film: «On peut dire ce que l'on pense en tant que femme, on est pas obligé de se taire». Il est important de se battre pour ce que l'on croit être juste et «s'imposer dans un milieu viril sans cesser d'être soi-même» comme Jeanne d'Arc, d'après un article d'Agoravox. Dans toutes les époques, il a existé des femmes qui ont décidé qu'elles ne se soumettraient plus au patriarcat. Si les travailleuses de l'industrie du textile prenaient la rue aux Etats-Unis en 1909 pour revendiquer «du pain et des roses», les femmes n'ont pas cessé d'agir pour leurs droits et le progrès des mœurs. Les Femen se sont élevées en 2008 en Ukraine suite à l'Euro 2006 où des visas étaient délivrés à des Ukrainiennes dans un but de prostitution. Elles n'étaient pas qu'un corps nu qui se rebellait contre une société oppressante par pure provocation. Elles se sont mises en scène pour renverser le stigmate de la femme de l'Est disponible dont le marché de la prostitution raffole. Ces Femen incarnent un féminisme hautement critiqué et qui attire l'attention médiatique par leurs "actes de violence". Par mes recherches personnelles, j'ai été surprise de voir qu'hormis quelques sillages de croix, drapeaux salafistes brulés et la destruction de la statut du charmant chef d'Etat Poutine au musée Grévin avec un pieu en bois en l'insultant de «dictateur», ces femmes n'avaient pas grand-chose à se reprocher.

            Le féminisme et les religions ... Le premier Epître à Timothée en parlant de la femme déclare que celle-ci est «créée seconde, mais première dans le péché et rachetée par sa maternité» quand l'islam n'autorise pas la femme à participer à la première prière et que le judaïsme demande aux hommes de remercier Dieu de «ne pas l'avoir fait goy, esclave, femme». On y voit alors une différenciation certaine entre l'homme et la femme, entretenant les inégalités et une image maîtrisé de l'humain à vagin.

            Si je me suis arrêtée longuement sur les différents mouvements féministes que j'ai trouvé passionnant à étudier, il m'a paru essentiel de terminer sur les mouvements anti-féministes et conclure sur ma position d'aujourd'hui. Carla Bruni, interviewée par le magazine Vogue disait : « Dans ma génération, on n'a pas besoin d'être féministe. Il y'a des pionnières qui ont ouvert la brèche. [...] J'aime la vie de famille [...] Je suis une vraie bourge!». Outre le fait que Simone de Beauvoir était bourgeoise et curieusement féministe, nous pointons ici un réel souci auquel doit faire face les féministes: l'ignorance. La féministe des temps modernes ne passe pas ses journées à arpenter les églises en topless ou à brûler ses rasoirs pour cultiver sa pilosité en signe d'émancipation. Le mouvement 2.0 nommé Women Against Feminism s'attache ainsi à décrédibiliser le féminisme, dissimulant les vraies causes défendues. Ces anti-féministes postent des photos d'elle avec une pancarte débutant par «Je n'ai pas besoin de féminisme car...». Les justifications sont aussi variées que farfelues, démontrant une profonde incompréhension du féminisme: «Je n'ai pas besoin de féminisme car les hommes ne devraient pas être effrayés d'exercer leur liberté d'expression». Féminisme et censure ? Pas certaine qu'ils soient synonymes ces deux-là... 


            Pour conclure, aujourd'hui, j'apprécie les jolies attentions que peuvent me faire les hommes, je raffole d'inviter mes voisins testostéronés quand je cuisine des lasagnes, j'aime mettre des jupes et me maquiller mais j'aime surtout être libre de revendiquer mes droits malgré les pressions sociales. Le féminisme est aussi varié que les opinions personnelles le sont mais il est pour moi, avant tout, le droit irréfutable à la liberté et à la tolérance. Le droit de dire merci à toutes ces femmes qui se sont battues pour mes libertés, comme le droit de continuer à me battre. Etre féministe c'est avoir le droit de choisir.

vendredi 30 octobre 2015

Les 30 centimètres qui font jaser


Si le titre peut paraître surprenant et jonché d'une pointe d'humour, je préfère vous prévenir que mes propos seront de loin les plus sérieux abordés sur ce blog. Ce sujet me tracasse depuis près d'un mois et je n'avais pas encore sauté le pas de déposer mes cris muets sur une page Word. Cela fait à peu près cinq mois que je suis arrivée dans cette jolie ville lyonnaise, à peu près cinq mois que je profite des balades sur les quais et de la rapidité du métro, et à peu près cinq mois que rentrer seule le soir me paraît pas très recommandé, voire dangereux. Je sens déjà chez le lecteur le « c'est évident voyons». Mais non, pour moi cela ne me paraît pas «évident» que la conscience de vivre dans un monde où être seule te porte préjudice soit irrémédiable. Cela ne me paraît pas non plus évident que les filles ne puissent plus porter une jupe de 30 cm ou une robe sans qu'un regard vicieux ou que des invitations houleuses se fassent remarquer; ou bien des sifflements. Car oui, appâter la gente féminine avec des airs de maître qui demande à son chien d'accourir semble vertueux pour certains. Bien que seul le sentiment de dégoût en résulte. Ainsi, je porte mon clavier à ce jour, dans cette société phagocytée par les pixels et la consommation d'images, pour déverser mes torrents de révolte contre ces hommes infâmes et écœurants. Cette espèce sordide à la main baladeuse dans les métros, les yeux vitreux dans les ruelles faiblement éclairées, le sourire vicieux au bureau ou bien encore en bande la journée. Cette espèce nauséabonde qui vous vomit des élans pervers qui sont pour eux des compliments, qui vous accable de fantasmes répugnants en vous dévisageant de haut en bas, qui vous encercle de solitude et vous terrasse d'un malaise que les faibles regards en coin des témoins ne pourront vaincre. Et ne voudront vaincre. Car si j'écris aujourd'hui, c'est aussi pour mettre en lumière ceux qui se cachent derrière des regards fuyants, qui tournent la tête dès que leur aide devient importante. Ceux qui «collaborent» avec l'espèce ignoble qui vous salit en un regard. Par peur, par souci de déstabiliser leur petite routine ancrée dans un chemin bien droit et sain, ils ne font rien. Des œillères auraient été plus convaincantes sauf que c'est leur simple volonté qui leur dicte de ne pas agir et de laisser une autre personne seule, impuissamment seule. Nous sommes pourtant tous issus de la même espèce, celle qui ne s'excite pas devant les premières paires de jambes dévoilées et qui ne propose pas de «baiser» à toutes les jeunes filles rencontrées. Et pourtant, la solidarité et le courage n'est pas toujours acquis chez tous les individus. Car oui, il en faut du courage pour affronter une personne instable, imprévisible, lui faire face. Et pour le maudit résultat de quoi? Aider quelqu'un et se battre pour ses propres convictions. A croire qu'il existe une autre espèce, celle des gens qui se taisent.

Liberté, Egalité, Fraternité


écrit pour Aujourd'hui Encore en mars 2015

vendredi 5 juin 2015

C'était au temps où Bruxelles brusselait..

Bien le bonjour à tous les lecteurs qui passent encore par là, dans ce petit désert où un chameau article s'égare parfois. J'espère que vous allez bien et que vous cherchez un peu les destinations où vous pourriez passer un brin de vos vacances. Aujourd'hui, je vous propose de découvrir la Belgique. Trêve de bavardages, on décolle pour Bruxelles !




Du 18 août au 22 août 2014, Bruxelles accueillait chaleureusement deux fraîches bachelières. Après avoir passé notre terminale littéraire ensemble, le concours des IEP, nous embarquions toutes les deux pour une nouvelle aventure. 

Arrivées à l'aéroport de Bruxelles (BRU), nous avons pris le train au niveau -1 pour nous rendre directement au centre-ville puis subi la dure épreuve de 15 minutes de marche avec valises sur des pavés avant de les poser sur le lieu qui allait nous servir de repos durant ces cinq jours: NH Atlanta Brussels. Parfaitement situé à quelques minutes du quartier animé en journée tout comme la nuit, chambres spacieuses, immense salle de sport en sous-sol qui n'a malheureusement pas subit des flots de sueur de notre part, en bref, nous ne pouvions rêver mieux.


Valises déposées, nous partions déjà à la recherche d'une friterie 100% bruxelloise pour finir par des gaufres au chocolat fondu. Vous l'auriez compris, nous prenions notre rôle de touristes bien au sérieux. Notons que la Friterie Tabora est ouverte jusqu'à 6 heures du matin, fini les kebabs de fin de soirées, en Belgique, c'est les frites!




Et pour des hot-dogs qui changent de l'ordinaire, on a opté, dégusté et validé HopDog !  






La Grand'Place est l'endroit mythique de Bruxelles. Constituée de l'hôtel de ville et de la Maison du Roi, son architecture est somptueuse avec beaucoup d'ornements. Elle fait d'ailleurs partie du patrimoine  mondial de l'unesco depuis 1998. Le soir, elle est illuminée et paraît danser au gré des jeux de lumières. Un joli spectacle à voir au moins une fois lors de votre séjour. 
Petit détail sympathique à savoir : Durant la Flowertime (13-16 août 2015), cette place est joliment habillée d'un tapis de fleurs.


























Manneken Pis... A voir une fois pour se rendre compte de la petitesse de cette statut de bronze et pour se frayer un chemin dans la masse de touristes asiatiques tenant un appareil photo dans une main et un cornet de frites so belgium dans l'autre. Après l'avoir cherché, vu et demandé si c'était bien lui qu'on voyait de partout et qui était censé si bien symboliser l'indépendance d'esprit des bruxellois, vous passerez devant sans plus jamais le remarquer.



Parking 58 : Véritable parking de voitures, le dernier étage est en réalité un immense toit où l'on peut admirer la vision globale de la ville sans dépenser un centime. Toutefois, ne pas s'y attarder trop longtemps. 






Cathédrale St Michel et Gudule : C'est assurément une bien belle bâtisse. Cette cathédrale de style gothique accueille aussi bien les mariages et les funérailles de la famille royale. Si le sang couronné ne coule pas dans vos veines, vous pouvez toujours vous tenir informé pour les soirs d'été où elle propose de nombreux concerts. 




Palais Royal : Pour tous les amateurs d'architecture, la ville de Bruxelles regorge de magnifiques créatures et le Palais Royal, avec ses portails dorés de toute beauté, en est définitivement une. Ce bâtiment néo-classique abrite le bureau du roi des belges ainsi que tous les chefs d'état en visite dans la capitale de la bière.



Parc de Bruxelles : On a été tout de suite charmé par cet endroit qui paraît si éloigné du bruit de la ville. Mélange entre le jardin des Tuileries à Paris et l'univers de Merlin l'enchanteur, nous avons suivi le son envoûtant d'un violon jusqu'à arriver devant un carrousel qui hébergeait un musicien totalement transporté par sa musique. Nous étions son seul public, au début un brin gênées puis on s'est tout naturellement laissées embarquer dans sa mélodie, aussi attentives qu'impressionnées.




Palais de justice: Un bâtiment vraiment gigantesque qui s'impose sur une surface de 26 000 m² du style temple romain ou grec... ou romain. 




Le Sablon : ou le quartier very very very chic de Bruxelles. J'y ai vu pour la première fois de ma vie une boutique Louboutin et je ne puis vous cacher que c'est un grand moment dans la vie d'une fille. C'est dans ce quartier que l'on a eu l'occasion de déguster une tarte Breughel, spécialité belge faisant d'un simple crumble, une tarte absolument délicieuse, à tester pour tous les gourmands ou fins gourmets.




Atomium et le Parlement : l'Atomium, construit à l'occasion de l'Exposition Universelle de 1958, représente les 9 agglomérations de Bruxelles à travers ses 9 molécules. Et le Parlement européen est très intéressant à visiter. On y apprend le fonctionnement des différents organes qui régissent l'Union Européenne, de sa création à aujourd'hui. C'est à la fois pédagogique et captivant. 




Musée Magritte, 3 rue de la Régence : Il est vrai qu'on a délaissé les musées où on aurait pu passer des heures à réfléchir sur l'intention de l'artiste mais cette fois-ci, le musée Magritte est un pur bonheur à arpenter. Déjà tombée sous le charme des surréalistes, j'ai été simplement ravie de redécouvrir la vie de ce bonhomme plein de surprises et d'humour. A faire sans hésiter.
D'ailleurs, si vous voulez poursuivre votre visite dans l'esprit des surréalistes, rendez-vous à La fleur en papier doré, 55 rue des Alexiens où vous pourrez déguster une Hopus avec le fantôme de René.




Friperies : S'il y a bien une chose que je fais avant de partir en voyage quelque part, même avant de vérifier si mon passeport est encore valide, c'est bien de repérer des friperies ! Et là, c'est au tour de la fille profondément futile et amoureuse des vêtements de vous parler. Pour toutes les férues de vintage, de fringues en chiffon et de recherches épiques au fin fond des matières et des motifs, prenez note de ce qui va suivre. Bruxelles n'est pas aussi riche en friperies que le Pont des Arts l'était en cadenas mais il y a tout de même quelques adresses à retenir :
Foxhole vintage shop : 6 rue des renards
Episode : 28 rue de la violette, celui d'Amsterdam est aussi cool.
Pretty Box : 53 rue Léon
Think Twice : 57 rue du vieux marché au grain
Melting Pot Kilo : 163-165 rue Haute, on y a trouvé des vestes en jeans vraiment sympathiques pour une petite dizaine d'euros.



Et on arrive au moment tant attendu. Passionné de bières ou simple touriste désireux de sauter à pieds joints dans la tradition belge de ce breuvage alcoolisé obtenue par fermentation de matières glucidiques végétales et d'eau, tendez vos oreilles ou plutôt votre verre et notez ces lieux incontournables des nuits bruxelloises.

Orval, bière fortement conseillée par le vendeur du supermarché mais après dégustation, pas par nous. 


Delirium café, 4 impasse de la Fidélité : S'il fallait retenir un bar, ce serait sans hésiter celui-ci. Avec pour symbole un joli éléphant rose, le Délirium détient le record du nombre de bières proposées. Fruité, sucré, ou plus amère, vous trouverez sans aucun doute votre bonheur. Le notre se nommait Pink Killer: couleur girly et goût fruité garanti. Des barmen franchement cool, une clientèle cosmopolite et des bruxellois ravis de vous apprendre des expressions belges, vous l'aurez compris, au Delirium, on y passe des bien bonnes soirées. Si vous préférez une ambiance plus calme pour discuter entre amis l'étage y est idéal tandis qu'il suffit de descendre quelques marches pour se retrouver au milieu d'un concert et danser avec des anglais. 

Celtica, 55 rue de Marche aux poulets : L'atmosphère assez sombre pourrait en rebuter plus d'un et ce serait bien dommage de louper la pinte de Maes à 2 euros jusqu'à minuit. Comme le veut la tradition du touriste arrivant à Bruxelles, on affonne (et on apprend vite le dialecte aussi. Affonner = cul-sec) sa pinte puis on grimpe les escaliers pour continuer la soirée à danser. 

Bonnefooi, 8 rue des Pierres : L'ambiance est vraiment différente de tous les autres bars que l'on a fait et je ne saurai pas dire en quoi. Il ferme généralement tard donc pour ceux qui veulent danser jusqu'au bout de la nuit dans un bar plutôt décontracté, Bonnefooi est fait pour vous. Cela dit, l'endroit pour danser est plutôt petit.. ça force les rencontres néanmoins ! 

Mapa Mundo, 2-6 rue du pont de la Carpe : Petit bar fort sympathique avec tables dehors pour siroter sa bière tout en regardant les autochtones passer. 

Madame Moustache, 5-7 quai au Bois à Brûler : Nom hipster par excellence, photomaton à l'intérieur, concert jazzy et clients plutôt jeunes, Madame Moustache vous transporte dans une autre époque. Dommage pour nous, en semaine, l'ambiance n'y est pas "folle".




*

Avec un bus réservé et pris à 7'15 du matin à Bruxelles, nous avons pu profité d'une superbe journée à Amsterdam. Cette ville dont j'étais profondément tombée amoureuse un an auparavant demeure une destination pour laquelle je n'hésiterai jamais à m'envoler si on m'en donnait l'occasion, enfin surtout le billet.




Toos and Roos : L'endroit parfait pour s'arrêter manger une délicieuse tartine avant de continuer à arpenter cette ville remplie de merveilles. Le prix est très raisonnable pour la qualité des assiettes, l'accueil chaleureux des serveurs et le lieu qui représentent si bien l'atmosphère d'Amsterdam.








J'espère que ce périple à travers la capitale de la frite et de la bière vous aura plu, je vous souhaite de passer d'excellentes vacances pour ceux qui ont la chance d'en avoir et pour les autres, profitez bien du beau temps. 
A tantôt 




vendredi 6 février 2015

School tour : mon nouveau chez moi

        Bonsoir à toutes et à tous,
  J'ai mis du temps à me remettre à la blogosphère mais je compte y revenir de manière plus ponctuelle avec des articles moins personnels. De nombreux articles m'ont taraudé l'esprit afin d'ouvrir ce blog sur 2015 mais il me semblait logique et intéressant pour celles qui cherchent encore leur voie (comme je l'ai été durant ces trois dernières années) de parler de ma nouvelle maison. A défaut de vous faire visiter mon 18m², je vous présente l'école dans laquelle je suis, son fonctionnement et son ambiance festive.



        Sciences Po Lyon c'est quoi ?
  Sciences Po Lyon est une école ou plutôt un Institut d'Etudes Politiques qui a des frères et sœurs dispatchés dans toute la France (Lille, Rennes, Strasbourg, Toulouse, Aix, St Germain-en-Laye, Bordeaux, Grenoble et Paris). Cependant, ces trois derniers ont leur propre concours avec des attentes très différentes. Elles proposent un cursus de 5 ans composé de 2 années de tronc commun, d'une année de mobilité à l'étranger (stage, université ou fifty-fifty) et de 2 années de Master spécialisé dans la branche que l'on souhaite.


Jour-J du concours, un moment... intéressant


       Sciences Po Lyon on y trouve quoi ?
  Au sein de la première année, de nombreuses espèces se côtoient.
Les plus nombreux ont une année de préparation dans le cerveau, issus des filières économiques, littéraires ou faites spécialement pour le concours des I.E.P, ils ont acquis une certaine méthode de travail et les partiels ne les inquiètent pas tant que ça. Ils paraissent plus à l'aise et après une année de khôlle, bâton et sieste, la vie nocturne d'étudiant, ils aiment.
La seconde majorité a réussi en sortant tout droit d'un Bac ES, l'économie ne leur fait pas froncer leurs sourcils, arracher les cheveux et faire des nuits blanches pré-partiel, pour eux tout semble easy.
Les autres sont issus de la fac ou d'un Bac S.
Ils n'entrent pas dans les autres car cela signifierait qu'ils sont un peuple pour le moins conséquent, je nomme fièrement les bacheliers littéraires. Je ne connais certes pas toute ma promotion constituée de 180 individus mais dans mon entourage, j'en compte environ... un. En effet, nous sommes rares et pour ma part perdue, dans beaucoup de matières.

Conférence enrichissante sur l'islamophobie avec le directeur de Médiapart, Edwy Plenel et le professeur Raphael Liogier


       Sciences Po Lyon on y fait quoi ?
  A part des pâtes à la bolognaise aux alentours de 5 heures du matin en rentrant de soirée ? Beaucoup de choses ! L'école se pavane avec une jolie écharpe digne des soirées Miss France avec inscrit un très joli mot "pluridisciplinarité". Mais si ce mot me faisait rêver l'an dernier, il ne signifiait pas vraiment la même chose que ce que je vis aujourd'hui. Il me semble ainsi primordiale de partager avec vous ce qu'on y fait réellement. La première année recèle de cours plus ou moins intéressants : droit constitutionnel, économie de l'entreprise, sociologie politique, vie politique contemporaine française, histoire politique de la France et sciences sociales. La particularité de Sciences Po Lyon est de proposer à ses étudiants la possibilité de réaliser ce qu'ils appellent un "Diplôme d'Etablissement" sur la zone géographique souhaitée. Personnellement, je me suis lancée dans celui sur l'Amérique du Nord et à ma plus grande déception, les cours obligatoires traitaient uniquement du processus législatif américain et britannique, ce qui ne m'a, pour le moins, pas conquise du tout. Mais pour rattraper cette touche négative, les cours d'ouverture sont aussi une caractéristique de cet I.E.P. On y décèle de nombreux domaines d'enseignement, passant de la philosophie au cinéma asiatique en faisant un détour par les relations internationales. Au premier semestre, j'ai assisté à "Philosophie, sciences sociales et cinéma" organisé par Philippe Corcuff, une vraie pointure dans le domaine (allez checker son wikipédia) (car oui, beaucoup de professeurs ont cet honneur et vous proposent en fin de cours des bibliographies contenant leurs propres ouvrages). Et aussi à "Unmarried America" par Romain Huret, qui lui aussi a le prestige d'être apparent sur la toile, d'ailleurs. Ce dernier était dispensé en anglais et de nombreux étudiants étrangers y participaient ce qui rendait les débats vraiment intéressants et constructifs. J'ai adoré.

La vie nocturne de la Saône


      Sciences Po Lyon on y partage quoi ? 
  Ses passions. Un des nombreux avantages des IEP et de Sciences Po Paris est d'avoir une vie étudiante et associative extrêmement vivante. Les associations sont innombrables, il y en a ainsi pour tous les goûts. De la radio à la télé, de la cuisine à l’œnologie, des conférences aux concerts, en passant par la simulation des Nations Unis aux dimanches détentes et culturels organisés par La Dominicale, on ne s'ennuie pas ! Et on oublie pas les associations altruistes telles que l'Assolidaire qui réalise de nombreuses maraudes dans Lyon et Sciences Melting Pot qui s'occupe de l'intégration des étudiants étrangers au sein de la vie étudiante. Comment parler des associations sans celles consacrées au sport? Volley-ball, football, handball, natation (Sciences P'eau), basket, badminton, tennis, ski, rugby, danse, pompom, en bref tous les sportifs sont les bienvenus afin de défendre les couleurs de Lyon et l'honneur de notre école à travers les championnats inter-universitaires et évidemment le CRIT. Enfin, que serait une école sans son Bureau Des Élèves qui se préoccupent consciencieusement du bien-être de l'étudiant et de ses sorties nocturnes ? Pas grand chose.


En plein tournage à Sciences Po TV 


       Sciences Po Lyon, Po comme politique ?
  Alors oui, on me regarde de façon tout à fait étrange quand j'ose dire que la politique ne m'intéresse pas vraiment. Mais il faut savoir que les élèves ne sont pas tous férus de Pierre Mendès France et Mitterrand (notons que la gauche prédomine au sein des étudiants). Beaucoup n'ont aucune idée de se qu'ils désirent faire plus tard et se sont fait attirer par la jolie écharpe Miss Pluridisciplinarité. Il est bien évident que la politique détient une place centrale dans l'enseignement, seulement, elle ne se suffit pas à elle-même. Comme je le disais plus haut, beaucoup de cours plus proches de la sociologie et de la philosophie m'ont passionnés, bien qu'ils ne soient que secondaires.. 


Entrainement sur les quais du Rhône avec le Bureau Des Sports 


        Sciences Po Lyon, en quelques mots : 
  WEI = Week-End d'Intégration, ou le moment où tu as l'occasion de te constituer ton cercle d'amis, de danser avec les membres du BDE et d'en apprendre d'avantage sur ta promotion; savoir qui tient l'alcool, surtout qui ne le tient pas, qui drague et qui se fait élire "mister DSK".
3P = Originairement nommé "Pétanque, Pastis, Putes" remastérisé en "Pétanque, Pastis, Potes" avant que sa nature ne revienne au galop en septembre. Cet événement phare des quais du Rhône a subi les déferlantes critiques de la gente féminine féministe en 2014. Il s'appelle à présent "Pétanque, Pastis, Pamplemousse" mais a toujours le même objectif, déceler les pro du cochonnet, les sudistes expatriés  et ceux qui portent le béret lors d'une soirée conviviale.
WEST = Week-End Ski et Tartiflette, ou l'occasion de skier dans, certes des petites stations, mais qui t'empêchent d'attendre ou d'avoir du monde sur les pistes. De plus, situées dans les Alpes, la neige est bonne et généreuse, quoi de mieux que de faire ses propres traces ? N'oublions pas que le ski constitue une partie de ce week-end, le reste étant réservé aux soirées sur des musiques plus ou moins d'actualité dans une ambiance décontractée, le dress-code étant plus "moon boots" que Jimmy Choo.
CRIT = Le critérium n'a rien à voir avec ce qu'on utilise pour écrire, puisqu'au contraire, durant cet événement, on range nos cerveaux dans nos 18m² et on chausse nos baskets pour défendre notre I.E.P face aux neuf autres. Environ 2000 étudiants s'affrontent durant un week-end où pratiquement tous les sports sont représentés, en quelque sorte des Jeux Olympiques dédiés aux I.E.P de France; la compétition sportive n'étant, finalement, qu'une formalité. En bref, c'est le moment tant attendu pour les sportifs ou les supporters à la voix entraînée (et au foie apprivoisé)!
Apéro-supporting = Restons dans le sport avec cette pratique plutôt récurrente. Elle est là pour détecter les futures voix de Sciences Po Lyon, non pas qu'on organise The Voice dans l'Atrium mais plutôt qu'on se prépare au CRIT défini ci-dessus, de la sorte les hooligones sont choisis selon leurs compétences à pousser la chansonnette et descendre la buvette. Ainsi lorsque nos équipes sportives ont un match, généralement le jeudi, tout le monde est convié pour encourager et contribuer à une folle ambiance dans les tribunes. Victoire ou défaite, la soirée ne fait généralement que commencer.

Comm'bouff = ou la façon dont les associations obtiennent un peu d'argent pour leurs projets. Dans le hall d'entrée de l'IEP, communément appelé "atrium", les associations se relaient (quasiment) chaque jour pour nourrir les étudiants et faire appel à leur générosité, le prix étant celui du client gourmand. Malheureusement, il existe toujours une espèce qui laisse une pièce jaune et dévalise le stand alors que les professeurs tendent généralement un billet pour une tranche de moelleux "maison" et un café soluble.
Atrium = lieu chaleureux servant de hall d'entrée de Sciences Po Lyon où se déroulent les comm'bouff, la vente des pré-ventes des soirées, des places pour tout type d’événements mais surtout où toutes sortes d'activités sont tolérées (les campagnes BDE s'en chargent). Pas plus tard qu'hier nous pouvions marcher sur un fil au stand de la Prélistorique et taper dans une pinata en forme de couronne chez les Royalistes. Bref, l'Atrium c'est the place to be.



Conférence "Parlez-moi de mode" avec pour invité Christian Schiaretti, directeur du Théâtre National Populaire de Villeurbanne et le directeur de l'Esmod Lyon aux croquis, Alain Boix

  J'espère que cet article aura pu aider certaines ou certains (je continue d'espérer que des garçons peuvent s'égarer par ici) d'entre vous. Si vous avez besoin de plus de renseignements, je me ferai un plaisir de vous répondre. Et pour les autres modeuses, je vous concocte un article prochainement ! 

Des bisous accompagnés de petits flocons de neige, 
M.